Camiers – Sainte Cécile
Camiers : Église Notre Dame de la Mer
Août 1914, l’inauguration de l’église doit être reportée.
C’est en 1913, juste avant le déclenchement de la Première Guerre Mondiale, que débutent les travaux de construction de l’Église Notre-Dame de la Mer.
Ses cloches sont bénites le 28 juin 1914, mais l’inauguration annoncée pour le 16 août 1914 est finalement reportée au 29 novembre en raison de la déclaration de guerre.
Dès l’arrivée des troupes anglaises, une messe y est célébrée chaque dimanche à 9h30 pour les troupes d’entraînement.
Grâce aux nombreux offices religieux et à la générosité des soldats, les quêtes collectées par l’aumônier des troupes alliées catholiques dès 1916 permettent de réunir la somme nécessaire pour doter l’église de Camiers d’un souvenir qui commémorera longtemps la présence du camp anglais : deux vitraux sont achetés à Paris et installés en 1917, offerts par les troupes anglaises et irlandaises. Malheureusement, ils seront détruits par les bombes allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Tout au long de la Grande Guerre, M. le Chanoine Louis Bloquel (1871 – 1959) écrira le registre historique de la paroisse de Camiers
« L’émoi fut grand et profond dans la population quand les cloches annoncèrent la déclaration de guerre à la France …
Ces larmes refoulées au moment du départ par ceux qui restaient ont eu ensuite et très légitimement libre cours …
C’est alors surtout que le sentiment chrétien a connu un renouveau …
Dès l’arrivée des troupes anglaises en nombre important, en dehors de la messe qui était dite au camp pour les hospitalisés, une autre messe fut dite chaque dimanche à 9het demi à l’église paroissiale pour les troupes d’entraînement.
Que d’exemples de piété profonde on a pu recueillir …
Le Révérend Père Machabé, Rédemptoriste, resta 3 ans et ne partit que le jour même de la signature de la Paix.
L’Abbé Bloquel
By August 1914, the inauguration of Camiers new church must be delayed to 29 November because of the Official War Declaration.
Thanks to numerous acts of generosity during the Sunday mass the Catholic Allies contributed two new stained-glass windows to the church of Camiers. Unfortunately they were shelled during WW2.
Camiers : Institut Départemental Albert Calmette
Aides-soignantes, sœurs de la Croix Rouge ou infirmières, elles sont 2000 à servir outre-Atlantique de 1914 à 1918 dans le Corps Médical de l’Armée Canadienne (CAMC) ; environ 800 quitteront leur pays pour la France. Certaines y resteront presque quatre ans !
À Camiers, le Mc Gill n°3 peut accueillir les premiers blessés sous tentes, dès Août 1915. En 1916, l’hôpital General canadien n°3 comptait 1560 lits.
Quelques infirmières témoignent au quotidien dans leur journal de bord, à l’image de Clare Gass (Canadienne) :
1915 – June 18
Walked after supper three miles on lower Boulogne Road to Camiers where it is rumoured our hospital (McGill) is to be situated. Camiers is a most picturesque little village …
1915 – June 19
Heard today that Colonel Birkett and his party have arrived at Camiers.
A convoy of patients arrived this morning. Some terrible cases …
Oh why must such things be ? No steel helmets at this time.
1915 – June 20
… The view of Camiers from the chalk cliff above is delightful one.
1915 – July 19
… I was sent off my ward at 7 : 30 to pack for n°3. I hated leaving my patients. We (18 sisters in all) left at 10 A.M. . Our dinner dishes at n°3 were such a treat …
The Durbar tents for the patients are very imposing . No water at all yet in camp.
1915 – July 31
Our camp is growing steadily … The encampment from the top of the hill looks like a town … – a city of tents. The buzz from the camp itself : the railway with whistling trains – … the road with its busy traffic of ambulances and trucks to and from Boulogne – the village with its red roofs and the sand dunes then the sea sparkling in the sunshine … a wonderful never to be forgotten scene.
Sources : The War Diary of Clare Gass – by Suzan Mann – Montreal Jan. 2000 – McGill-Queens Press
L’hiver 1915 est particulièrement rude et de nombreuses tentes sont arrachées (tentes Marquise et tentes Durbar). Début 1916, l’Hôpital canadien est déplacé sur une colline surplombant Boulogne où il restera jusqu’en Mai 1919.
2000 nurses and aid volunteers of the Red Cross went overseas between 1914 and 1918 in the Canadian Army Medical Corps. Eight hundred saw service in France. In some cases their time in Europe stretched to almost four years !
In 1916, the Canadian General Hospital n°3 hosted 1560 beds.
By winter 1915 the storm of wind and rain put the Canadian McGill n°3 General Hospital into a great state of unrest. Ward tents have been condemned. The Hospital is removed to Boulogne.
Camiers : Espace Mémoriel
Le Corps des mitrailleurs est créé en 1915 en Angleterre. En 1916, il s’installe à Camiers.
Le Corps des mitrailleurs ou Machine Gun Corps (M.G.C.) a été mis en place en octobre 1915 pour répondre à l’impérieuse nécessité tactique des mitrailleuses sur les champs de bataille. À Camiers, les voies de communications sont nombreuses : la mer, les voies ferrées, permettent d’accueillir les blessés et d’alimenter le front en soldats, canons, munitions …
Le village qui compte un petit millier d’habitants au démarrage de la guerre, est rapidement investi base arrière du front des opérations, convenant parfaitement à l’installation des camps et hôpitaux.
Tous les hommes et les femmes au service de l’armée en provenance du Royaume Uni et des Pays du Commonwealth étaient en effet débarqués à Boulogne pour rejoindre, avant d’être envoyés au front, le Camp britannique d’Étaples.
Camiers se transforme alors en un centre militaire actif.
Le village voit se succéder Anglais, Australiens, Canadiens et bien d’autres …
À Camiers, le Machine Gun Corps se compose :
- D’un dépôt de base aux alentours de la rue du Bosquet
- D’un champ de tir au fond des Anglettes
- D’une zone d’entraînement établie à Sainte Cécile.
- De nombreux campements qui accueillent dès 1916 plus de 40 000 mitrailleurs anglais, irlandais, canadiens, néo-zélandais, australiens et américains…
Côté collines, la zone des hôpitaux militaires britanniques se répartis en plusieurs sections : hôpital n° 20, n°18, n°4, n°22, n°11 …
Les hôpitaux pour chevaux sont quant à eux concentrés sur Dannes.